Cartes construites à partir des données de la Métropole et de données récoltées par l’équipe

1.A.06
La vie des Côtes : urbanisation, loisirs et activités

La dynamique des Côtes : entre nature et cultures
Urbanisation, loisirs et activités sur les Côtes

Urbanisation sur le pied de Côtes

La proximité de l’agglomération, le développement économique du fond de vallée et du bassin d’emploi ont fait des Côtes une destination très prisée pour les Messin·e·s. Le cadre naturel, la vue sur la vallée et la ville, le calme sont autant d’atouts qui conduisent au choix d’y habiter.

La géographie étant contraignante et la demande de logement portée sur des maisons individuelles, l’étalement urbain fut rapide et en direction du fond de la vallée.

Les cartes suivantes présentent une comparaison éclairante sur un même secteur entre 1908, 1955, 1975 et aujourd’hui. Elles proviennent toutes de l’Institut Géographique National (IGN).

Comparaison 1 : Ars-sur-Moselle

On observe une urbanisation contenue jusqu’aux années 70 où des quartiers apparaissent au nord, sur le bas des Côtes et le long de l’axe en fond de vallée de la Mance. Notons également les constructions des sites industriels au début du XXe. Nous observons aussi sur la carte de 1975 l’apparition des gravières.

1908
1955
1975
2020

Comparaison 2 : Vaux, Jussy, Sainte-Ruffine, Rozérieulles

La carte de 1975 fait apparaître des lotissements au nord de Rozérieulles. Les axes entre les villages se construisent progressivement à cette époque pour aujourd’hui dessiner des linéaires bâtis entre certains villages ; Jussy et Vaux par les parcelles en bas de pente, Sainte-Ruffine et Jussy par le haut et Rozérieulles et Moulins par la D603. Dès 1955, le hameau de Préville se développe de manière importante ; sa croissance se poursuit jusqu’aux Sablières. Les pentes les plus raides sont laissées aux bois.

1908
1955
1975
2020

Comparaison 3 : Plappeville, Lorry-lès-Metz

Entre 1955 et 1975, Vigneulles et Lorry se rejoignent via des constructions le long de l’axe. L’éperon du Fort Decaen voit progressivement son épaisseur diminuer ; la construction d’habitations a rogné aujourd’hui intensément ses flancs. Lorry-lès-Metz, village-rue, a progressivement transformé sa physionomie globale par des poches de lotissements à l’Est en s’étalant aisément vers Devant-les-Ponts.

1908
1955
1975
2020

Un tourisme balbutiant

Les paysages des Côtes sont particulièrement fréquentés par les randonneur·se·s et vététistes.

La route des vins traverse les villages offrant quelques vues sur les vignes, sur la vallée de la Moselle, sur le patrimoine bâti des villages. Elle dispose cependant d’une renommée mesurée, les viticulteur·ice·s étant finalement peu nombreux·se·s sur ce secteur. Les Côtes présentent un fort potentiel touristique, notamment grâce à la grande qualité des villages, des espaces naturels, des paysages, des monuments historiques, du patrimoine militaire ou encore de leur grand atout écologique.

La valorisation de cette capacité touristique est un enjeu à ne pas dissocier de la préservation des milieux naturels ; comment habiter et profiter du cadre sans nuire ?


Activités multiples, cohabitations idylliques ?

Les Côtes sont un véritable refuge pour les habitant·e·s en quête de nature, d’espaces pour marcher, courir, pédaler, observer. La mosaïque de milieux est un attrait pour des itinéraires de promenade aux paysages naturels et bâtis variés.

Néanmoins, les logiques de cohabitations entre des usages parfois difficilement compatibles ou complémentaires ne se font pas toujours sans accroc. Le DOCOB de Natura 2000 évoque, par exemple, les conflits d’usages entre la chasse, les habitant·e·s, les activités de pâturage autour du triptyque dégradation d’aménagements / pièges à gibiers / loisirs motorisés. Il est préconisé de mettre en place des actions de communication concernant les actes de chasse, leurs rôles et la réglementation.

La pêche, quant à elle, semble avoir des impacts faibles sur les habitats naturels et les espèces d’intérêt communautaire du site Natura 2000.

La mise en place de circuits et de sentiers permet une certaine canalisation de la fréquentation très forte des Côtes, notamment sur ses parties les plus proches de Metz.
Les activités motorisées sont concentrées, d’après le DOCOB, sur le Mont Saint-Quentin et le plateau de Rozérieulles. Une association (AAPPAN) regroupe toutes les associations du Mont Saint-Quentin et contribue au « maintien d’un site le plus sauvage possible », à la « poursuite d’activités tout en adhérant à un projet de réhabilitation des fortifications » (s’il n’est pas concerné par un aménagement en zone de grand tourisme), au « retour de pratiques agricoles. »
Les itinéraires balisés regroupent le GR5, des sentiers pédestres, des Ballades Nature ou d’autres itinéraires gérés par Metz Métropole ; ces sentiers sont souvent entretenus par le Club Vosgien selon une convention avec la commune. Certains évènements fédèrent de nombreux·se·s participant·e·s comme la marche quentinoise, Tour du Mont Saint-Quentin, Châteloise, Trail du Mont Saint-Quentin etc.

Les cyclistes constituent un public très présent sur les Côtes et sont représenté·e·s par une association (AMSQ). Le Trophée des Crapauds est une épreuve d’endurance sur 24h, évènement très suivi et prisé. Il existe aussi le Trophée des Têtards, la Randonnée des Rois Mages et celle des lavoirs. Les Côtes sont un terrain idéal pour cette pratique sportive. Toutefois aucun itinéraire spécifique n’y est balisé. Des conflits d’usages apparaissent du fait du partage obligé et parfois difficile avec les marcheur·se·s. Les clubs permettent de diffuser les bonnes pratiques en termes d’itinéraires et de sécurité (sites militaires notamment) mais une faible partie des sportif·ve·s en font partie (15%). Des dégradations d’habitats naturels et des perturbations de la faune sont observés.

La fréquentation des Côtes induit une réflexion nécessaire quant aux accès, stationnements, accessibilité de sites et amélioration de la sécurité de certains lieux. Une harmonisation et clarification du balisage est aussi souhaitée. La nécessité d’une signalétique pédagogique semble partagée par certain·e·s en vue d’un meilleur respect des sites par la compréhension de leurs caractéristiques, et d’une diminution des conflits d’usages. La question porte aussi sur la répartition de la fréquentation entre un site emblématique et d’autres moins connus.

Enfin, la fréquentation sauvage d’engins motorisés semble concentrée sur le plateau de Jussy, la partie nord du Plateau de Plappeville et le Fort Driant. Cette circulation est interdite, la réglementation est précise sur ce point, la difficulté reste de la faire appliquée. Elle induit des dégradations et perturbations d’habitats d’intérêt et des problèmes de sécurité.

Cycliste gravissant le Mont Saint-Quentin.
Des petites aménités jalonnent certains itinéraires pédestres ou autres petits espaces publics de village.
La cohabitation entre usages et protection des milieux est parfois chaotique.
Le guidage et l’orientation, parfois réduits à peu de chose, invitent à se poser la question de l’intérêt d’une présence renforcée dans certains contextes.
Nouvelles constructions qui se développent sur les coteaux et nécessitent que l’on s’y penche pour adapter les besoins aux enjeux environnementaux.

Pour profiter et s’activer dans les Côtes, il faut bien des routes qui y mènent et des « portes » qui y donnent accès. Du fait de la topographie, de la diversité des pratiques et de la variété des modalités de déplacements, la question de la mobilité est essentielle…et n’est pas des moins épineuses ! État des lieux page suivante.